Spasskoïe, 29 Juin 1868. Je ne perds pas mon temps ici — je travaille avec assiduité. J'ai déjà presque tout préparé ce qui'il faut que je remette à mon éditeur. Il m'a fait grâce de la préface jusqu'à l'hiver . À mon retour je ne pourrai embrasser Didie que si j'ai travaillé  à cette préface ce jour là. Dans 8 jours je quitte Spasskoï - je pars d'ici mardi prochain - le 25 Juin ; j'aurai encore 11 jours devant moi, plus qu'il n'en faut pour tout arranger et faire le voyage. Oh! quel bonheur de revoir le dos de la statue du ministre à Kalsruhe !  Je ne parle pas du moment ou le chemin de fer  d'Oos faisant une courbe,  on commence à pouvoir distinguer la plateforme...

À la réception de cette lettre dans 10 jours, vous pourrez encore m'écrire vite à P-g pour me donner quelques ordres. Voici mon plan :

a) jusqu'au'au 7 Juillet—ici

b) du 8 au 12 —Moscou

c) du 13 au 15 — Petersbourg

P.S. (...) Mille amitiés au bon Viardot, mille embrassades à tout le monde ; À vous mon amie la plus chère et à mon autre amie je baise les mains avec la plus grande tendresse. (en Allemand dans le texte)

Ivan Tourguéniev, lettre à Pauline Viardot