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Lettre de Claudie Viardot à sa mère Pauline Viardot, Paris, 25 avril 1863]

MARIA MALIBRAN

MARIA MALIBRAN

Beauté, génie, amour furent son nom de femme,

Écrit dans son regard, dans son cœur, dans sa voix.

Sous trois formes au ciel appartenait cette âme.

Pleurez, terre ! Et vous, cieux, accueillez-la trois fois !

Quatrain d’Alphonse de Lamartine,

Sur la tombe de La Malibran au cimetière de Laeken

Maria de la Felicidad Garcia, dite la Malibran

Paris, 24 mars 1808 - Manchester, 23 septembre 1836

Est la sœur aînée de Pauline Garcia, dite Viardot (1821-1910), plus jeune qu'elle de 13 ans.

Patrick Barbier,

Historien de la musique

Professeur émérite de l’Université catholique de l’Ouest (Angers)

Biographe de Maria Malibran (Pygmalion) et de Pauline Viardot (Grasset)

Également membre du comité d’honneur du musée Tourguéniev

Présente cette personnalité exceptionnelle

 

« La Malibran incarne pour la postérité l’exemple même de la diva romantique. Fille du ténor andalou Manuel Garcia, créateur du rôle d’Almaviva dans le Barbier de Séville, Maria naît à Paris, rue de Condé. Dotée d’une voix d’abord inégale et rebelle, elle réussit à maîtriser cet organe grâce à l’acharnement de son père. Mais la violence de cette éducation « à la baguette » entachera pour longtemps leurs relations.

À 17 ans, sa rencontre à Londres avec le dernier castrat d’opéra, Velluti, marque, le temps d’un duo, le choc de deux mondes : celui, finissant, des castrats, et la nouvelle ère de la diva romantique. À New York, où la troupe Garcia fait découvrir les opéras de Rossini et crée le Don Giovanni de Mozart en version originaleMaria épouse eugène malibran. Elle se séparera de lui de dix-neuf mois mais portera à jamais son nom sur les scènes d'Europe.

Grâce à ses relations familiales, Maria recommence à 20 ans une carrière à Paris. Elle triomphe au Théâtre-Italien et fait l’admiration de Chopin, George Sand, Lamartine ou Musset. Avec sa voix étendue de contralto colorature, elle suscite des transports d’admiration dans les rôles rossiniens de Rosine ou de Desdémone. C’est alors qu’elle rencontre le grand amour avec le violoniste belge Charles de Bériot, qu’elle épouse en 1836 après l’annulation de son premier mariage.

De 1832 à 1836, elle se partage entre l’Angleterre et l’Italie. À Naples, Milan ou Venise, elle remporte ses plus grands succès avec Rossini mais aussi Bellini (Norma et La Somnambule). Dans la cité des Doges, elle sauve de la faillite un ancien théâtre qui prend le nom de Théâtre Malibran, le soir même où elle y chante. Partout on salue la cantatrice mais aussi l’incomparable tragédienne qui fait de chaque représentation un nouvel événement.

En juillet 1836, à Londres, la Malibran fait une grave chute de cheval. Pendant deux mois, elle maintient la totalité de ses engagements tout en développant un hématome. Lors du festival de Manchester, elle s’effondre en sortant de scène après avoir bissé un duo virtuose de Mercadante. Elle meurt le 23 septembre, à l’âge de 28 ans, laissant l’Europe orpheline de l’une de ses plus prodigieuses interprètes lyriques. Son corps repose aujourd’hui au cimetière de Laeken, près de Bruxelles"

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